vegetalisme

Distinctions entre végétalisme et véganisme

Il est une mode alimentaire qui à notre époque gagne en popularité : le végétalisme.
Il n’est pas tout à fait à assimiler au véganisme, qui procède carrément d’une sorte de philosophie tendant à exclure de notre vie non seulement la consommation des animaux, mais celle de ce que les animaux produisent – comme les œufs, ou le lait – et en outre les matières animales dont on peut se servir pour l’habillement, ou les chaussures : le cuir, par exemple.

Cette philosophie s’appelle le biocentrisme, qui consiste à décentrer l’homme de l’univers, le centre devenant la nature elle-même, ou plus exactement tout ce qui est vivant – « bios », la vie en grec : ainsi donc, les animaux, mais aussi les plantes qui sont vivantes, par opposition au règne minéral, valent autant que l’homme, voire plus encore, car dans cette vision du monde, l’homme est représenté comme un prédateur ennemi, car responsable de la dégradation de la biosphère.

Ce dont nous allons parler ici se situe à l’étage en dessous : le végétalisme, qui consiste à ne se nourrir que de végétaux, pas même des œufs ou du lait, rien qui soit de provenance animale : contrairement au véganisme, il n’est donc pas nécessairement idéologique, il peut très bien n’avoir pour seul objet que la diététique.
Dans son discours, la pratique végétaliste se veut propice à une meilleure santé, au motif que la consommation de viande, voire de lait ou d’œufs, serait défavorable à l’organisme.

Études et constats scientifiques

Or, de récentes études médicales britanniques viennent de porter un sérieux coup à la crédibilité de ce discours. Il n’est peut-être pas innocent qu’il émane du monde britannique, quand on sait qu’au seul Royaume-Uni, on compte 2,5 millions de végans : de végans, donc bien plus encore que végétaliens. En France, 340 000 personnes environ se déclarent végétaliennes, donc n’ont rien contre la possession d’un chat ou d’un chien, assimilée chez les Véganes authentiques à de l’esclavage pur et simple, mais cependant n’absorbent, comme les Véganes, aucune nourriture autre que végétale. Cela dit, les études publiées dans le milieu scientifique britannique incluent également les végétariens, qui ne mangent pas de viande, mais n’ont rien contre les productions animales comme les œufs et le lait. En effet, la question qu’ils ont étudiée consistait seulement à savoir si l’abstention de la viande entraîne des carences, ou au contraire améliore la santé.

Parmi les arguments des végétariens comme des végétaliens, les protéines sont présentes dans les plantes ; mais on oublie qu’elles sont beaucoup moins digestes.
Le Pr Thomas Sanders, spécialiste des sciences nutritionnelles au Kings’ College, admet que les régimes végétaliens puissent abaisser le risque de maladies cardio-vasculaires et de diabète de type 2 chez des personnes d’âge moyen, mais il tire la sonnette d’alarme sur la perte musculaire, la faible densité osseuse et les troubles neurologiques chez les personnes âgées. L’OMS elle-même constate que les protéines animales ont une valeur biologique plus élevée.

Risques pour la santé : nutrition et système nerveux

Le Dr Geoff Mullan, praticien à l’Institut de Médecine Fonctionnelle de Londres, observe dans le régime végétalien une absence préoccupante de macronutriments et de micronutriments importants.
Ainsi, le régime végétalien peut apporter beaucoup de protéines, mais pas suffisamment du bon type, car notre corps ne les traite pas de la même manière :
Par exemple, les oméga-3 à longue chaîne, tels que l’EPA et le DHA, sont généralement obtenus par la consommation de poissons gras ou d’œufs enrichis en oméga-3.

Rappelons que l’EPA (acide timnodonique) facilite le fonctionnement normal du cœur, contribue au maintien d’une pression sanguine normale et d’un taux de triglycérides normal ; le DHA (acide cervonique) participant à maintenir une fonction cérébrale et une vision normales.
En revanche, les oméga-3 que l’on trouve dans les sources végétales telles que les graines de chia et de lin, sont des oméga-3 à chaîne plus courte : nous avons du mal à les assimiler de manière aussi efficace.

De son côté, le Pr Clare Collins, spécialiste en nutrition et diététique à l’Université de Newcastle en Australie, estime que les végétaliens sont carencés en calcium, en fer, en vitamine B12, qu’on ne trouve que dans la viande et les œufs et qui ont la propriété de protéger contre le cancer.

Le régime végan n’est pas naturel pour l’homme. C’est ce qui explique qu’il doive impérativement s’accompagner de suppléments en vitamine B12, mais aussi en fer, en calcium et en oméga-3, essentiels à la santé et surtout au fonctionnement du cerveau – car les oméga-3 se concentrent dans les cellules cérébrales.

Pour conclure, d’un point de vue purement diététique, c’est donc avouer que ce régime n’est pas naturel. Pourtant, au Royaume-Uni, le régime sans viande pourrait gagner plus de la moitié de la génération Z (celle qui n’a pas connu le monde sans Internet) d’ici l’année prochaine, selon le Telegraph.
Or, les carences en oméga-3 et en vitamine B-12 favorisent la dépression, voire des changements de taille dans des neurones, accompagnés de dégradations des fonctions de l’apprentissage et de la mémoire.
C’est donc un problème de santé physique, mais aussi mentale, qui va se poser dans nos sociétés occidentales en mal de repères.